2007 :Archives sur Tabitha’s Place des Ecoles Differentes.free.fr

Source: Ecoles Differentes.free.fr

Les sectes aiment beaucoup les enfants

par Dominique Dhombres – Le Monde – 09.10.07 

Tous les enfants du petit village de Sus (Pyrénées- Atlantiques) ne vont pas à l’école. Une vingtaine d’entre eux restent cloîtrés le jour de la rentrée, comme les autres jours de l’année, dans le château de la secte Tabitha’s Place. Ainsi commence le documentaire de Stéphane Haussy intitulé Sectes : enfants sous emprise, diffusé lundi 8 octobre sur Canal+. “Nous vivons comme au temps des apôtres. Nos enfants sont éduqués comme notre Père veut qu’ils soient éduqués. A la maison”, explique un membre de la secte. Les hommes portent de longues barbes, les femmes des robes informes. La communauté, qui compte une trentaine de familles, vit plus ou moins en autarcie grâce aux légumes du potager. Pas de médecin ni de médicaments. C’est d’ailleurs à cause de la mort d’un enfant de 19 mois par manque de soins, il y a dix ans, que la secte avait eu un bref moment de célébrité. Rien n’a vraiment changé depuis.

L’éducation nationale accepte la fiction selon laquelle les enfants reçoivent un enseignement dispensé à tour de rôle par des adultes. Les autorités craignent qu’une injonction à observer la loi sur la scolarité obligatoire n’aboutisse qu’à une fuite des enfants à l’étranger. La secte est présente dans le monde entier. Ses membres sont décidés à reconstituer les douze tribus d’Israël pour préparer le retour de Jésus sur la terre. Il s’agit de former une génération de “purs” qui participeront à cet événement. Pour ce faire, les enfants subissent une éducation spartiate, fondée sur les châtiments corporels. “L’enfant doit payer pour ses propres péchés, avec sa propre souffrance. Vous devez lui faire assez mal pour produire le résultat désiré”, explique une sorte de règlement intérieur. Les bébés sont frappés dès l’âge de 6 mois. Les adolescents, censés avoir la peau plus dure, ont droit à une sorte de flagellation infligée avec des branches de palmier…

Le documentaire de Canal+ montre que les pouvoirs publics surveillent vaguement cette communauté au comportement aberrant, mais n’interviennent guère. Tabitha’s Place est sans doute un cas extrême, mais, selon un rapport parlementaire publié en 2006, le nombre des enfants menacés en France par les dérives sectaires oscille entre 60 000 et 80 000. Le contingent le plus important, 45 000, est fourni par les Témoins de Jéhovah. Ces enfants sont scolarisés, mais soumis à un très fort endoctrinement. On voit l’un d’entre eux, devenu adulte, reprocher à ses parents de lui avoir volé sa jeunesse. Il devait se rendre à des réunions plusieurs soirs par semaine et le dimanche.

Accompagné par deux adultes, il devait faire du porte-à-porte. Les sectes aiment énormément les enfants. Ils sont plus faciles à conditionner. Et c’est un investissement pour l’avenir..

Tabitha’s Place : la secte s’implante dans l’Indre
Après les Pyrénées-Atlantiques, la secte ouvre une nouvelle structure dans l’Indre.
Son credo : la déscolarisation des enfants et les châtiments corporels.
Rédaction de France Info – 25 octobre 2007
  

La commission parlementaire sur les sectes découvre 18 enfants “coupés du monde”

–afp–21 11 06—-
- Plusieurs membres de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes ont découvert mardi au cours d’une visite inopinée dans une communauté biblique 18 enfants “coupés du monde”, qui ne vont pas à l’école, ne jouent pas, ne sortent pas et “ne connaissent même pas Zidane”, ont-ils dit au cours d’une conférence de presse.

Le président de la commission, Georges Fenech (UMP), le rapporteur Philippe Vuilque (PS), le vice-président Alain Gest (UMP) et le secrétaire du bureau Jean-Pierre Brard (app-PCF) se sont rendus à Tabitha’s place, une communauté installée à Sus-Navarrenx, près de Pau (Pyrénées atlantiques) pour enquêter avec l’inspecteur d’académie sur le cas de 14 enfants non inscrits à l’école.

Visiblement émus et “secoués” par leur visite, ils ont trouvé 18 enfants, âgés de 6 à 16 ans, qui sont censés être scolarisés sur place. Ils disent avoir constaté que les enfants savaient lire mais qu’ils ne restituaient pas convenablement le sens de ce qu’ils avaient lu.

Ils ne sont pas vaccinés, n’ont pas de contacts avec les enfants extérieurs à la communauté, ignorent internet, le cinéma, la télévision et ne sortent qu’occasionnellement pour accompagner leurs parents quand ils vendent sur les marchés les produits du jardin, selon la même source.

La petite délégation a pu parler – sans témoin – avec une adolescente de 18 ans qui a un peu décrit les conditions de vie de la communauté. Un médecin scolaire a examiné les enfants et les a trouvés à peu près en forme à part quelques déficiences visuelles.

La délégation a aussi posé des questions hors programme scolaire, ce que ne peut pas faire l’inspecteur d’académie. C’est ainsi que les parlementaires ont constaté que les enfants n’avaient pas idée du monde extérieur et qu’ils ne connaissent ni Zidane, ni les Beatles, ni aucun chanteur actuel, qu’ils n’utilisaient pas internet et globalement avaient peur du monde extérieur, dont ils parlent en disant “chez vous”.

On ignore combien de personnes vivent dans la communauté et leurs liens familiaux. Aucun des adultes ne travaille en dehors de la communauté. Celle-ci vit surtout de la vente de légumes et d’artisanat (mobilier de jardin notamment).

Le président de la commission a convenu qu’il était actuellement sans pouvoir face à la situation parce que la communauté se retranche derrière le droit de scolariser les enfants à domicile, ce qui est légal. On ne constate pas de maltraitance physique envers les enfants.

Il a indiqué que la commission, qui rendra son rapport le 19 décembre, ferait des propositions pour que “les pouvoirs publics puissent libérer ces enfants de l’enfermement psychologique”.

Il faut avoir les moyens, estime-t-il, de mieux évaluer le nombre d’enfants qui échappent au système scolaire et de connaître leur situation psychologique.

La communauté de Tabitha’s Place, également connue sous le nom d’”Ordre Apostolique”, fait partie du mouvement fondamentaliste américain Communauté du Royaume du Nord-est des Frères de Plymouth, dont les membres affirment suivre strictement la Bible.

Ele est installée dans le manoir de Navarrenx, à Sus, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), depuis une vingtaine d’années et compterait une centaine de personnes.

Le mouvement compte douze implantations dans le monde, en référence au 12 tribus d’Israël. Il y en a quatre aux Etats Unis, les autres étant en France, Brésil, Argentine, Royaume-Uni, Canada, Espagne, Australie et Allemagne. Celle de Tabitah se considère elle-même comme la tribu de Ruben.

Sur son site internet (www.douzetribus.com), la communauté déclare que ses membres “obéissent à la Bible et s’efforcent de vivre comme la première église”. La communauté possède des commerces, restaurants, boulangeries et vend aussi de l’artisanat.

Au chapitre “nos conflits juridiques” de son site internet, la communauté signale que “donner au système scolaire une part de responsabilité dans l’instruction de nos enfants serait une infidélité envers Dieu. Toute collaboration avec le système éducatif reviendrait à accepter de compromettre notre conscience”.


Mort d’un enfant : peine deux fois plus lourde en appel

Le Parisien -  26.10.2001 

La Cour d’assises des Hautes-Pyrénées vient de condamner un couple membre de la secte Tabitha’s Place à douze ans de réclusion criminelle pour avoir laissé mourir leur enfant de 19 mois. Ils ont été reconnus coupables de “privation d’aliments et de soins ayant entraîné la mort”. Le 22 mars dernier, en première instance, la Cour d’Assises les avait condamnés à six ans de prison  mais selon une ordonnance rendue par la chambre criminelle de la Cour de cassation, ils devaient être jugés une nouvelle fois.
Le couple a également été condamné à dix ans de privation de droits civiques, civils et familiaux. L’un des avocats des accusés a indiqué qu’il formerait un pourvoi en cassation.

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Condamnations aggravées en appel pour 19 membres de la secte Tabitha’s place

AFP -  18 mars 2002 par Marianne Gomez

PAU – La Cour d’appel de Pau a condamné mardi à 300 EUR d’amende et six mois de prison avec sursis pour soustraction aux obligations légales des parents, notamment refus de scolarisation et de vaccination, 19 membres de la secte Tabitha’s place.

En première instance, les prévenus avaient été condamnés à trois mois de prison avec sursis. La communauté de l’Ordre apostolique Tabitha’s place, installée à Sus (Pyrénées-Atlantiques), est forte d’une centaine d’adultes et de quelques dizaines d’enfants de plusieurs nationalités.

Considérée comme une secte par l’Association de défense de la famille et de l’individu (ADFI) et le centre Roger Ikor de recherche et d’action contre les manipulations mentales (CCMM) ainsi que par les Renseignements généraux, la communauté Tabitha’s place compte plusieurs centaines d’adeptes dans son pays d’origine, les Etats-Unis.

Ses membres vivent de la production d’objets d’artisanat et affirment respecter à la lettre les préceptes de la Bible, adoptant notamment des patronymes hébraïques. L’éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté y est stricte, avec des châtiments corporels.

Il y a un an, deux membres de Tabitha’s place, Michel Ginhoux, 40 ans, et son épouse, Dagmar, née Zoller, une Allemande de 38 ans, avaient été reconnus coupables d’avoir volontairement privé d’aliments ou de soins leur fils Raphaël, âgé de 19 mois, au point d’entraîner la mort. Ils avaient été privés de leurs droits civiques et de leur autorité parentale pendant 5 ans.