Expliquez-nous … la secte Tabitha’s place
Expliquez-nous par Gérald Roux mercredi 17 juin 2015
Après l’opération de gendarmerie dans la communauté Tabitha’s place près de Pau, France Info vous explique ce qu’est cette secte.
La communauté “Tabitha’s place” est aussi appelée “Ordre apostolique” ou “Douze tribus”. Le mouvement a été créé aux Etats-Unis dans les années 70.
Il est aussi présent au Canada, en Argentine, au Brésil, en Australie. Et puis en Europe, il y a l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la République Tchèque, l’Espagne, et la France dans la commune de Sus, dans les Pyrénées-Atlantiques.
L’installation en France date de 1983. “Tabitha’s place” a été classée comme secte par la Commission d’enquête parlementaire sur les sectes en 1995. “Tabitha’s place” récuse cette appellation.
Vie tribale sans médecin ni médicament
En France, ses membres sont installés dans un château à Sus. Cette secte affirme qu’elle veut vivre selon le modèle de l’église chrétienne primitive. Les 120 membres de la communauté vivent comme au premier siècle, comme au temps des apôtres. Les hommes portent la barbe, les femmes de longues jupes. Tous vivent en autarcie, revendiquent une vie tribale. Ils cultivent la terre et travaillent dans de petits ateliers.
Sur le plan de la santé, un rapport parlementaire de 2006 sur les sectes affirmait que “Tabitha’s place” encourageait ses membres à ne pas consulter de médecin, à se passer des médicaments et préférer se soigner avec de l’argile, des plantes ou des tisanes.
Pas d’école et châtiments corporels
Il y aurait actuellement une cinquantaine d’enfants dans la communauté. Ils ne vont pas à l’école publique et reçoivent une éducation de la part des adultes de la communauté. Les enfants ne sont pas vaccinés.
Leur éducation peut prendre un tour très spartiate, selon le rapport parlementaire de 2006, avec des châtiments corporels, administrés sur les fesses avec une baguette en osier. La correction est là pour faire mal et l’enfant ne doit pas se rebeller.
Condamnations
“Tabitha’s place” a fait parler d’elle à plusieurs reprises pour des évènements graves. En 1997, un enfant de 19 mois est mort faute d’alimentation et de soins. Ses parents pensaient pouvoir le guérir avec leurs prières. Ils ont été condamnés à 12 ans de réclusion criminelle.
En 2002, 19 membre de “Tabitha’s place” ont été condamnés par la Cour d’appel de Pau notamment en raison du refus de vaccination et de scolarisation des enfants.