Les archives de SOS Derives sectaires sur Tabitha’s Place-2006

 

Source: SOS derives sectaires archives 2006 Tabitha’s Place

TABITHA’S PLACE

Visite surprise de commission d’enquête sur les sectes à la communauté de Tabitha’place

PARIS, 21 nov 2006 (AFP) – La commission d’enquête parlementaire sur l’influence des sectes a organisé mardi matin “à Sus, près de Pau, une visite surprise dans la communauté de Tabitha’s Place où une quinzaine d’enfants se sont inscrits dans un établissement scolaire”, a-t-elle annoncé dans un communiqué. Le président de la commission, Georges Fenech (UMP), le rapporteur Philippe Vuilque (PS), le vice-président Alain Gest (UMP) et le secrétaire du bureau Jean-Pierre Brard (app. PCF) se sont rendus dans cette communauté en “vertu des pouvoirs d’enquête sur pièce et sur place du rapporteur”, a précisé la commission. Ils doivent présenter mardi à 18 heures “les informations qu’ils ont recueillies” lors d’une conférence de presse (3ème bureau).

 

La commission sur les sectes découvre 18 enfants “coupés du monde”

PARIS, 21 nov 2006 (AFP) – Plusieurs membres de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes ont découvert mardi au cours d’une visite inopinée dans une communauté biblique 18 enfants “coupés du monde”, qui ne vont pas à l’école, ne jouent pas, ne sortent pas et “ne connaissent même pas Zidane”, ont-ils dit au cours d’une conférence de presse. Le président de la commission, Georges Fenech (UMP), le rapporteur Philippe Vuilque (PS), le vice-président Alain Gest (UMP) et le secrétaire du bureau Jean-Pierre Brard (app-PCF) se sont rendus à Tabitha’s place, une communauté installée à Sus-Navarrenx, près de Pau (Pyrénées atlantiques) pour enquêter avec l’inspecteur d’académie sur le cas de 14 enfants non inscrits à l’école. Visiblement émus et “secoués” par leur visite, ils ont trouvé 18 enfants, âgés de 6 à 16 ans, qui sont censés être scolarisés sur place. Ils disent avoir constaté que les enfants savaient lire mais qu’ils ne restituaient pas convenablement le sens de ce qu’ils avaient lu. Ils ne sont pas vaccinés, n’ont pas de contacts avec les enfants extérieurs à la communauté, ignorent internet, le cinéma, la télévision et ne sortent qu’occasionnellement pour accompagner leurs parents quand ils vendent sur les marchés les produits du jardin, selon la même source. La petite délégation a pu parler – sans témoin – avec une adolescente de 18 ans qui a un peu décrit les conditions de vie de la communauté. Un médecin scolaire a examiné les enfants et les a trouvés à peu près en forme à part quelques déficiences visuelles. La délégation a aussi posé des questions hors programme scolaire, ce que ne peut pas faire l’inspecteur d’académie. C’est ainsi que les parlementaires ont constaté que les enfants n’avaient pas idée du monde extérieur et qu’ils ne connaissent ni Zidane, ni les Beatles, ni aucun chanteur actuel, qu’ils n’utilisaient pas internet et globalement avaient peur du monde extérieur, dont ils parlent en disant “chez vous”. On ignore combien de personnes vivent dans la communauté et leurs liens

familiaux. Aucun des adultes ne travaille en dehors de la communauté. Celle-ci vit surtout de la vente de légumes et d’artisanat (mobilier de jardin notamment). Le président de la commission a convenu qu’il était actuellement sans pouvoir face à la situation parce que la communauté se retranche derrière le droit de scolariser les enfants à domicile, ce qui est légal. On ne constate pas de maltraitance physique envers les enfants. Il a indiqué que la commission, qui rendra son rapport le 19 décembre, ferait des propositions pour que “les pouvoirs publics puissent libérer ces enfants de l’enfermement psychologique”. Il faut avoir les moyens, estime-t-il, de mieux évaluer le nombre d’enfants qui échappent au système scolaire et de connaître leur situation psychologique.

 

Tabitha’s Place, communauté “biblique” d’origine américaine

PARIS, 21 nov 2006 (AFP) – La communauté de Tabitha’s Place, également connue sous le nom d’”Ordre Apostolique”, fait partie du mouvement fondamentaliste américain Communauté du Royaume du Nord-est des Frères de Plymouth, dont les membres affirment suivre strictement la Bible. Ele est installée dans le manoir de Navarrenx, à Sus, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), depuis une vingtaine d’années et compterait une centaine de personnes. Le mouvement compte douze implantations dans le monde, en référence au 12

tribus d’Israël. Il y en a quatre aux Etats Unis, les autres étant en France, Brésil, Argentine, Royaume-Uni, Canada, Espagne, Australie et Allemagne. Celle de Tabitah se considère elle-même comme la tribu de Ruben. Sur son site internet (www.douzetribus.com), la communauté déclare que ses membres “obéissent à la Bible et s’efforcent de vivre comme la première église”. La communauté possède des commerces, restaurants, boulangeries et vend aussi de l’artisanat. Au chapitre “nos conflits juridiques” de son site internet, la communauté signale que “donner au système scolaire une part de responsabilité dans l’instruction de nos enfants serait une infidélité envers Dieu. Toute collaboration avec le système éducatif reviendrait à accepter de compromettre notre conscience”. Dans son rapport 2005, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) signalait le cas des enfants de cette communauté, soumis à des horaires très lourds, à une discipline sévère, sans ouverture sur le monde extérieur. La communauté refuse également le suivi médical.

 

Visite surprise à la communauté Tabitha’s Place

Elle est soupçonnée de dérive sectaire par l’inspection académique

IIs vivent sans télé ni radio, ils ne connaissent ni Zinedine Zidane ni Johnny Hallyday. Mais ils ont un site Internet. «Notre vie est simple et pure, annoncent les membres de la communauté Tabitha’s Place. Venez nous voir !» Hier, la commission d’enquête sur l’influence des mouvements sectaires sur les mineurs les a pris au mot. Ils ont organisé une visite surprise au château de Sus (Pyrénées-Atlantiques) avec l’inspecteur d’académie. Ils savaient qu’aucun enfant n’était scolarisé. Ils sont venus contrôler leurs connaissances et, pour la première fois, l’inspecteur ne les a pas prévenus. Ils calculent, ils écrivent et ils lisent, «mais ils ne sont pas capables de restituer le sens de ce qu’ils lisent», assurait hier Georges Fenech, président de la commission. Ils parlent de l’école publique comme «d’un lieu où des folies se commettent», rapporte-t-il. Robes longues et cheveux lâchés pour les filles, queues de cheval obligatoires pour les garçons. Leurs derniers livres étudiés parlaient de la loutre ou du pic-vert, la dernière leçon d’histoire, du père Noël. D’après les visiteurs, les adultes «à l’élocution rudimentaire» qui les éduquent sont tous membres de la communauté. Aucun gourou affiché, une vie accrochée aux paroles de la bible, aucun mur d’enceinte pour les retenir. Mais aucun des enfants ne sort. Tous sont nés ici. Ils voyagent parfois en Argentine ou en Espagne, mais pour rejoindre l’une de leur communauté. «Ils sont élevés dans l’idée que le monde extérieur est mauvais. Ces enfants vivent dans un monde virtuel», continu Georges Fenech. Combien sont-ils à Sus ? Mystère. Au moins cinquante d’après les membres de la commission. Mais aucun adulte du château n’a pu leur avancer un chiffre exact, ni même leurs dates de naissance. Les premiers examens médicaux n’ont décelé aucune maltraitance physique. Mais pas de trace de vaccination non plus. Pas sûr non plus qu’ils aient tous été déclarés à l’état civil. «Ils pourraient disparaître sans que personne ne s’en aperçoive», s’alarme la commission d’enquête. Elle remettra son rapport mi-décembre. Mais si les textes autorisent l’enseignement dans les familles, elle sait déjà qu’elle réfléchira à une mesure contre la possibilité des communautés à créer leur propre école.

 

Libération / 22 novembre 2006

A la communauté de Sus: “pas besoin de connaître Zidane pour vivre”

SUS (Pyrénées-Atlantiques), 22 nov 2006 (AFP) – La communauté de Sus ou Tabitha’s Place, cataloguée parmi les mouvements sectaires en France et accusée de maintenir les enfants dans l’isolement, a ouvert ses portes mercredi pour répondre aux accusations portées contre elles. “On veut juste vivre librement, selon nos convictions”, a rétorqué mercredi Shama, l’un des responsables de la communauté, qui, comme ses collègues, porte barbe, cheveux longs noués dans le cou, vêtements amples de style américain. “Pas besoin de connaître Zidane, Beethoven ou les Beatles pour vivre, explique-t-il. Comme tous les parents, on fait des choix pour nos enfants,

en fonction de ce qui nous semble être bon pour eux. C’est pour cela qu’on ne les met pas à l’école et qu’on assure nous-même leur éducation”, ajoute-t-il. Quatre parlementaires de la commission d’enquête sur les sectes avaient rendu une visite surprise mardi à cette communauté comptant une centaine de personnes, installée dans un château et ses dépendances, à Sus, petit village à 40 kilomètres de Pau. Les membres de la commission, dont le président Georges Fenech (UMP), s’étaient surtout intéressés au sort des 18 enfants du groupe qui ne vont pas à l’école, suivent les cours dispensés par leurs parents (ce qui est autorisé par la loi), mais surtout vivent comme hors du monde et “ne connaissent même pas Zidane”. Cette communauté d’origine américaine a ouvert mercredi très largement ses

portes aux médias pour montrer qu’ils n’étaient ni reclus, ni maltraitants vis-à-vis de leurs enfants. “On n’a rien à cacher, on ne bat pas nos enfants et on accepte même un droit de regard de l’Etat, à condition qu’il ne nous impose pas son idéologie”, a encore souligné Shama.

Dans une vaste salle de séjour, les journalistes sont reçus avec amabilité. Petits gâteaux faits maison et boissons chaudes sont offerts. Le décor est rustique, mais la pièce dispose d’un minimum de confort, avec électricité et chauffage central. Sur une table, les journaux du jour sont étalés. Ils relatent la visite des parlementaires. Hadacha, une femme de la communauté en robe longue, s’exclame à la lecture: “c’est pas vrai qu’on est coupé du monde!”. Elle explique qu’elle revient, avec ses enfants, d’une semaine passée dans le Midi, chez ses parents, en dehors de la communauté. “Les enfants, ils sortent, ils vont chez le médecin, chez le dentiste quand il faut!” poursuit-elle. Cette communauté, qui entend vivre “comme les premiers chrétiens”, refuse toutefois que les enfants soient vaccinés, par rejet du principe même de la vaccination consistant à “injecter un agent externe”, explique Hushaï, autre responsable. Cet homme de 45 ans, Patrice Lesueur de son vrai nom, ne veut pas s’étendre sur le procès de deux membres qui avaient refusé des soins pour leur jeune enfant mort à 19 mois d’une malformation cardiaque. “Cela a été jugé, on ne peut rien faire d’autre que d’accepter”, explique cet ancien sous-officier, également barbu et portant à la ceinture un téléphone portable. Tous deux ont été condamnés à de la prison ferme et sont aujourd’hui en liberté conditionnelle, indique-t-il. Krishna Marusc, dit “Mophet”, est lui arrivé à l’âge de huit ans dans cette communauté qui s’est baptisée “Les douze tribus d’Israël”. Agé aujourd’hui d’une trentaine d’années, il déclare n’avoir jamais eu l’impression d’enfermement et souligne même avoir beaucoup voyagé. Si l’un de ses enfants lui dit un jour qu’il veut quitter la communauté, il le laissera libre, assure-t-il, même si cela lui fait “beaucoup de peine”.

 

Deux anciens adeptes de Tabitha’s place racontent leur parcours

PARIS, 5 déc 2006 (AFP) – Un couple d’anciens adeptes de la communauté de Tabitha’s place ont raconté mardi devant la commission parlementaire d’enquête sur les sectes leurs conditions de vie et celles de leurs enfants pendant les cinq ans et demi passés à Sus-Navarrenx (Pyrénées-atlantiques). Ce couple d’une quarantaine d’années, qui a demandé l’anonymat, est arrivé à Tabitha’s place en décembre 1998, pour “une visite de quatre jours” et en est parti en juillet 2004 avec ses quatre enfants (le dernier étant né pendant leur

séjour). Le père était cordonnier-bottier en Isère et a rencontré la secte par hasard à l’occasion d’un salon où les adeptes exposaient des objets de sellerie de leur fabrication. Ils ont sympathisé, parlé artisanat puis valeurs morales, sens du partage, etc., et ont été invités à venir à Tabitha’s place. Au bout de quelques jours, le père a pris la décision de rester sur place avec femme et enfants (entre 17 mois et quatre ans et demi). Depuis plusieurs années, il était “habité par le désir de vivre l’Evangile”. Sa femme semble avoir été nettement moins enthousiaste, disant qu’elle s’était crue au Moyen-Age. Ils ont détaillé l’emploi du temps des adeptes : lever à 5 heures, une heure d’aérobic, lever des enfants, 6H prière en commun, 7H petit déjeuner (millet et oignon cru), travail, 12H30 déjeuner (riz complet, légumes du jardin, oeufs quelquefois, yaourt et dessert le jour de shabbat), travail l’après-midi, une heure de prière, dîner, travail à nouveau… Ils ont tous les deux insisté sur l’extrême sévérité de l’éducation des enfants qui “doivent obéir au premier commandement”, sinon ils sont frappés à coup de canne d’osier. Les enfants sont convaincus de leur devoir d’obéissance au point qu’ils en viennent à réclamer eux-mêmes la punition quand ils ont “mauvaise conscience”. C’est d’ailleurs la rebellion de leur fils qui a servi de déclencheur :

l’enfant avait refusé de réclamer la punition, il a donc été exclu de la classe et son père, qui lui donnait raison, a été prié de s’en occuper lui-même. La mère étant également tenue plus ou moins exclue, la famille s’est retrouvée ensemble, hors de la présence constante des autres adeptes, “a pris le temps de réfléchir” et décidé de partir. Il a encore fallu plusieurs mois pour réussir à sortir de là, ce qui “n’est

pas facile quand on n’a plus d’argent, que la famille n’est pas forcément prête à vous aider après ces années de séparation”, a dit le père.

Ils ont ainsi laissé entendre qu’ils avaient perdu leur patrimoine dans l’aventure, sans toutefois donner de détails car une procédure judiciaire est en cours. La famille vit maintenant en Bretagne. Les enfants ont quelques problèmes scolaires et relationnels. Ils ne parlent que très rarement de leur séjour à Tabitha’s place, ont dit les parents. C’est dans cette communauté de Tabitha’s place qu’une délégation de la commission a fait le 21 novembre une visite surprise. Elle y avait rencontré un groupe d’enfants vivant “coupés du monde”, selon l’expression du président de la commission Georges Fenech. Le couple d’anciens adeptes a confirmé l’isolement des adultes et des

enfants, qui ne sortent pas de la propriété dont les portes sont pourtant ouvertes : ils ont été convaincus que le monde extérieur est dangereux et qu’il vaut mieux rester au sein de la commu