La mairie de Foix acquiert le lycée cédé à une secte lors d’enchères

Source: AFP, 27 juin 2003

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FOIX, 27 juin (AFP) – La mairie de Foix a annoncé jeudi soir qu’elle avait décidé d’user de son droit de préemption pour acheter l’ancien lycée professionnel Jean-Durroux, acquis mardi lors d’une vente aux enchères par des membres de la secte apostolique Tabitha’s place.

Désaffecté depuis 1999 en raison de graves problèmes de structure, le LEP de Foix, mis à prix un euro, avait été emporté pour un montant de 2.100 euros par deux membres d’une société civile immobilière, la SCI La Pierre, créée par la secte Tabitha’s place, installée à Sus dans les Pyrénées-Atlantiques. Le maire de Foix, Jean-Noël Fondère, a indiqué jeudi lors d’une conférence de presse qu’il faisait valoir son droit de préemption.

Officiellement, il a expliqué sa décision par le refus des nouveaux acquéreurs de proposer un véritable “projet d’urbanisation” pour le site. Il a en outre fait part de la vive émotion ressentie par la population fuxéenne, à la nouvelle de l’arrivée d’une secte dans le département. Le maire a également indiqué qu’il comptait demander à l’Etat, la région et le département de subventionner plusieurs études, la première sur le coût réel de la démolition, la seconde sur un projet d’urbanisation.

Selon M. Fondère, le montant de la démolition estimé communément jusqu’ici à quelque 500.000 euros pourrait en fait attendre le million d’euros.

Le groupe Tabitha’s place est répertorié, dans le rapport parlementaire de 1995 “Les sectes en France”, sous le nom d’“ordre apostolique-thérapeuthique healing environment”. Il y était enregistré à l’époque parmi les sectes comptant entre 50 et 500 membres. Selon le dictionnaire des sectes, ce mouvement fondamentaliste et apocalyptique a été fondé en 1972 aux Etats-Unis et “justifie toute sa vie par une lecture littérale de la Bible”. L’éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté, y est stricte, avec des châtiments corporels. En octobre 2002, deux membres de Tabitha’s place avaient été reconnus coupables, par la cour d’assises de Tarbes, d’avoir volontairement privé d’aliments ou de soins leur fils, âgé de 19 mois, au point d’entraîner sa mort.