Mort d’un bébé: les parents des accusés demandent la clémence du jury-24 octobre 2001
AFP, 24 octobre 2001
[Texte intégral]
TARBES – Les parents de Michel et Dagmar Ginhoux, jugés en appel depuis lundi pour avoir laissé mourir en 1997 leur enfant de 19 mois faute de soins, sont venus mercredi à la barre de la cour d’assises des Hautes-Pyrénées demander la clémence du jury.
Le père de Dagmar Ginhoux, d’origine allemande, Juergen Zoller, a avoué que ses enfants “paraissaient heureux, en bonne santé, même si j’étais en désaccord sur leur appartenance à la secte”. “Ils sont terriblement punis par cette tragédie, c’est une sanction terrible pour les enfants qui sont privés de leurs parents”, a poursuivi M. Zoller, dont les propos étaient traduits. “Je vous demande de l’aide, je vous demande de ne pas les punir”. A son tour, la mère de Michel Ginhoux, Albina Dominguez da Costa, a décrit à la barre son fils comme “un gentil garçon, très amuseur”. “Il a changé après son mariage”, a-t-elle toutefois relevé. “Il était très influençable, très obéissant, facile à manipuler”.
Dans la matinée, le gendarme Patrick Laborie est venu dresser un tout autre portrait des accusés. Alors enquêteur à la brigade de recherches d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), il a entendu Michel Ginhoux dans les heures qui ont suivi la mort du petit Raphaël, le 3 avril 1997. “M. Ginhoux pensait que son enfant n’allait pas mourir, je l’ai vu s’effondrer en s’en voulant de ne pas avoir réagi à temps”, a-t-il dit. “Mais ils n’ont rien fait pour sortir de ce drame”, s’est empressé d’ajouter le témoin. “M. Ginhoux avait peur de la médecine traditionnelle (…) son enfant est mort à petit feu”. Reconnus coupables de “privation d’aliments et de soins ayant entraîné la mort”, les époux Ginhoux ont été condamnés en mars en première instance par la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques à six ans de prison.
La cour devrait rendre son verdict jeudi, après le réquisitoire de l’avocat général et les plaidoiries de la défense.