Infos Sectes s’inquiète de la présence des «12 Tribus» à Toulouse

Source: La Depeche.fr

8 mai 2018

sus 1983Infos Sectes et le Comité contre les manipulations mentales s’inquiètent de la présence, à Toulouse, de membres d’une communauté religieuse au lourd passif judiciaire.

«La lutte contre la radicalisation a pris le devant de la scène», constate Simone Risch, présidente du Comité contre les manipulations mentales de Midi-Pyrénées, «mais nous travaillons toujours très sérieusement sur diverses organisations qui peuvent présenter des dérives sectaires, présentes localement».

La responsable d’Infos Sectes Midi-Pyrénées s’inquiète de la présence à Toulouse du mouvement des «Douze Tribus», appelé aussi en France «Tabitha’s Place» : «Ils sont sur les marchés depuis trois ans, le dimanche à Saint-Aubin et à Rangueil, le mardi à Bonnefoy ; ils sont liés à une épicerie boulangerie bio du quartier Saint-Aubin, rue Riquet. Ces personnes vendent du pain et des biscuits bios sur les marchés, ce qui n’a rien de répréhensible bien sûr», reconnaît la militante anti sectes qui craint surtout le prosélytisme, la séduction que peut exercer ce type d’organisations auprès des jeunes notamment. Sans parler de possibles manquements au droit du travail et de fraude fiscale (travail gratuit ou dissimulé).

Car le mouvement des «Douze tribus», présent dans une douzaine de pays en Amérique, en Océanie et en Europe, professe une stricte observance de la Bible. Amour et partage sont mis en avant par la communauté qui justifie volontiers l’usage d’une discipline très stricte d’éducation des enfants, au besoin par l’usage de châtiments corporels, au nom de l’amour bien sûr.

La communauté religieuse, aussi appelée Ordre apostolique, regroupée en France au château de Sus en Pyrénées Atlantiques, a eu quelques ennuis avec la justice : en juin 2015, dix de ses membres étaient placés en garde à vue puis relâchés et quatre enfants leur étaient retirés, placés auprès des services sociaux, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le Procureur en mars 2014 pour mauvais traitements à enfants. En mars 2002, 19 membres de «Tabitha’s Place» avaient été condamnés par la cour d’appel de Pau pour «soustraction aux obligations légales des parents». Les parents d’un enfant mort faute de soins en 1997 étaient condamnés, en 2001, à douze ans de réclusion criminelle. La Cour européenne des Droits de l’Homme a statué en mars 2018 que les autorités allemandes avaient eu raison de retirer une quarantaine d’enfants de la même communauté.

Contacté, un responsable de la boutique toulousaine «Au cœur du grain» n’a pas souhaité répondre à nos questions sur «Tabitha’s Place», s’étonnant : «Chaque commerçant est libre d’être chrétien, juif ou musulman»

40 enfants avaient en 2013 été retirés à la Communauté. En Allemagne, après des condamnations de membres pour sévices, une quarantaine d’enfants était retirée et placée.

« La lutte contre la radicalisation a pris le devant de la scène médiatique mais nous travaillons toujours sur diverses dérives sectaires».

Simone Risch, présidente du Comité contre les manipulations mentales Midi Pyrénées.

Philippe Emery

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