Une adepte de la secte Tabitha’s Place mis en examen pour des violences sur mineurs
À la suite de la vaste opération judiciaire ayant eu lieu mardi dernier dans les locaux de la secte Tabitha’s Place à Sus, près de Pau, une adepte a été mise en examen le mercredi 4 décembre pour des violences aggravées sur mineurs. L’enquête se poursuit et d’autres mises en examen pourraient survenir.
Une adepte de la secte Tabitha’s Place à Sus (Pyrénées-Atlantiques), près de Pau, a été mise en examen mercredi 4 décembre pour des soupçons de “violences aggravées” sur des enfants, au lendemain d’une vague d’interpellations dans ce village, a annoncé le parquet de Pau.
Au moins 75 gendarmes ont été mobilisés mardi lors d’une importante opération menée au sein de cette communauté, coupée du monde, qui pratique une interprétation littérale des écrits bibliques et représente la branche française d’un mouvement américain créé au début des années 80 par un protestant évangéliste.
Cette organisation, classée comme “apocalyptique” est aussi connue sous le nom de “Ordre apostolique“, “Douze tribus” ou “Ruben and Brothers” et elle est dans le viseur de la justice française depuis plusieurs années.
Des soupçons portant sur “des faits d’abus de vulnérabilité dans le cadre d’un mouvement à caractère sectaire, des faits de violences sur mineurs concernant les conditions d’éducation, et des faits de travail dissimulé” avaient occasionné cette intervention de la gendarmerie.
Parmi la dizaine de personnes arrêtées, “une personne a été mise en examen” par un juge d’instruction “pour des faits de violences aggravées sur des mineurs de moins de 15 ans“, a déclaré la procureure de Pau, Cécile Gensac.
Selon La République des Pyrénées, il s’agit d’une mère de famille, qui a été laissée libre sous contrôle judiciaire.”Les investigations se poursuivent“, a précisé la magistrate, ajoutant que d’autres personnes étaient entendues par les enquêteurs.
De nouvelles mises en examen pourraient être prononcées en lien avec une des pratiques de cette communauté installée depuis 1983 dans un manoir à Sus, qui utilise de petites baguettes de bois sur les enfants comme “correction éducative” selon Mme Gensac, comme cela était expliqué dans un reportage diffusé en décembre 2018.
Une information judiciaire avait été ouverte en 2014 à la suite d’informations fournies par un ancien adepte de la communauté, suivie d’une autre, en mars 2019, après la diffusion du reportage télévisé. Les deux procédures ont été jointes.
Dans le cadre de la première information judiciaire, dix personnes avaient été placées en garde à vue en 2015 lors d’une opération de gendarmerie de grande envergure et des enfants avaient fait l’objet de placements provisoires.
En mars 2002, 19 membres de Tabitha’s Place avaient été condamnés par la cour d’appel de Pau, notamment pour le refus de scolarisation et de vaccination de leurs enfants.En 1997, un bébé de 19 mois y était décédé faute d’alimentation et de soins. Ses parents avaient été condamnés à douze ans de réclusion criminelle.