Tabitha’s Pace. Une secte qui a sévi en Bretagne

 Propos recueillis par Ronan Larvor  commentaires

Tabitha's Pace.  Une secte qui a sévi en Bretagneunadfi bretagne_2406710_260x405 Mardi soir, la gendarmerie a mené une opération dans une secte des Pyrénées-Atlantiques, Tabitha’s Pace.
La Lorientaise Annik Le Héritte, présidente de l’Association de défense des familles et de l’individu, a aidé des familles bretonnes embrigadées par cette secte il y a dix ans.

Comment avez-vous connu la secte Tabitha’s Pace ?
Au début des années 2000, nous avons eu plusieurs signalements de familles du Finistère et du Morbihan qui s’étaient rendues là-bas. Puis, en 2005, nous avons rencontré une famille qui avait fui la secte et s’était réfugiée à Carhaix dans un premier temps, où elle avait des proches.

Comment est-elle rentrée dans la secte ?
Le mari était artisan. La secte avait des stands sur les foires artisanales. Il y a eu un contact, puis une démarche d’entraide. Finalement, la famille a été invitée à passer quatre jours sur place. Elle est restée quatre ans et demi. Le couple et leurs quatre enfants dont un, né sur place, se sont finalement enfuis.

Comment s’en sont-ils sortis ?
Ils n’avaient pas totalement coupé les ponts avec leur famille. C’est ce qui les a sauvés. Ils sont sortis pour une grande fête familiale. À leur retour, ils ont été placés sous surveillance. Les enfants étaient battus. Ça a été le déclic. Je me souviens les avoir accompagnés ensuite pour témoigner devant la commission « secte et enfants » de l’Éducation nationale. Il y a eu à l’époque plusieurs plaintes.

Dix ans après, la secte existe toujours, pourquoi ?

À chaque fois que la police, les services sociaux se déplaçaient, les enfants étaient évacués à l’avance vers l’Espagne. De nombreux enfants n’étaient pas déclarés. Il était difficile de les suivre.

La pratique sectaire a évolué ?
Les grands mouvements internationaux (Scientologie, Moon…) sont dans le collimateur des pouvoirs publics et médiatisés. Ils se sont reconvertis sous la forme d’associations qui forment des gens avec des techniques qui intègrent leur idéologie. La frontière pour parler de secte est parfois floue. Il faut s’inquiéter quand la personne se coupe de ses relations.

Et dans la région ?
Dans le pays de Brest, nous avons eu, récemment, un témoignage à propos d’une famille qui voulait faire suivre un enfant autiste dans un groupe qui, se revendiquant de l’ange Kryeon, considère les enfants différents, surtout les hyperactifs et les surdoués, comme promis à un destin supérieur.

Quel est votre rôle ?
Nous ne sommes pas là pour traquer mais pour aider, informer, donner les adresses. Nous sommes en relation avec le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CSDPI). Il y a aussi une cellule spécialisée sur les sectes dans les préfectures.

Contact ADFI, Vannes, Lorient, Quimper : 06.31.04.05.33. Brest : 02.98.43.47.48.

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